Autopromotion 400

François Legault et Emmanuel Macron, Paris, janvier 2019

Aujourd’hui, vers 13 h 30, l’Oreille tendue sera à l’émission Là-haut sur la colline d’Antoine Robitaille, sur Qub radio, pour parler de la langue du premier ministre du Québec, François Legault.

Ce n’est pas la première fois qu’elle se penche sur la question; voir les textes du 28 août 2012, du 21 mars 2014, du 24 mars 2014, du 28 mars 2014 et du 14 septembre 2018.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien ici (segment «Mots et maux de la politique»).

Sur les «éléments de langage», on peut lire ceci :

Krieg-Planque, Alice et Claire Oger, «Eléments de langage», article électronique, Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics, 2 avril 2017. http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/elements-de-langage/

La clinique des phrases (y)

La clinique des phrases, logo, 2020, Charles Malo Melançon

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Soit la phrase suivante, dans un éloge d’un ancien premier ministre du Québec, mort récemment, Bernard Landry :

Monsieur Landry aimait la vie et les êtres goulûment, passionnément, ardemment d’un amour doux et brûlant. Il était lui-même enveloppé d’amour. Celui de trois femmes exceptionnelles, sa mère Thérèse Granger, ses deux épouses consécutives, Lorraine Laporte et Chantal Renaud et celui de ses enfants, Pascale, Julie et Philippe, ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants.

Il faut, évidemment, ajouter trois virgules, une après «ardemment», une après «mère», une après «Renaud» :

Monsieur Landry aimait la vie et les êtres goulûment, passionnément, ardemment, d’un amour doux et brûlant. Il était lui-même enveloppé d’amour. Celui de trois femmes exceptionnelles, sa mère, Thérèse Granger, ses deux épouses consécutives, Lorraine Laporte et Chantal Renaud, et celui de ses enfants, Pascale, Julie et Philippe, ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants.

Il faut, évidemment, ajouter une conjonction avant «ses deux épouses» :

Monsieur Landry aimait la vie et les êtres goulûment, passionnément, ardemment, d’un amour doux et brûlant. Il était lui-même enveloppé d’amour. Celui de trois femmes exceptionnelles, sa mère, Thérèse Granger, et ses deux épouses consécutives, Lorraine Laporte et Chantal Renaud, et celui de ses enfants, Pascale, Julie et Philippe, ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants.

Il faut, évidemment, ajouter deux prépositions, avant «ses petits-enfants» et avant «ses arrière-petits-enfants» :

Monsieur Landry aimait la vie et les êtres goulûment, passionnément, ardemment, d’un amour doux et brûlant. Il était lui-même enveloppé d’amour. Celui de trois femmes exceptionnelles, sa mère, Thérèse Granger, et ses deux épouses consécutives, Lorraine Laporte et Chantal Renaud, et celui de ses enfants, Pascale, Julie et Philippe, de ses petits-enfants et de ses arrière-petits-enfants.

Surtout : que vient faire «consécutives» dans cette affaire ? L’auteure du texte avait-elle peur de laisser planer un soupçon de polygamie sur l’objet de son éloge ? Pourquoi prendre la peine de préciser que Bernard Landry n’a pas été marié en même temps à Lorraine Laporte et à Chantal Renaud ? On s’en doutait bien. Allégeons :

Monsieur Landry aimait la vie et les êtres goulûment, passionnément, ardemment, d’un amour doux et brûlant. Il était lui-même enveloppé d’amour. Celui de trois femmes exceptionnelles, sa mère, Thérèse Granger, et ses deux épouses, Lorraine Laporte et Chantal Renaud, et celui de ses enfants, Pascale, Julie et Philippe, de ses petits-enfants et de ses arrière-petits-enfants.

Cette histoire de polygamie potentielle vous embête toujours ? Voici une proposition de l’Oreille tendue, mais c’est bien parce que c’est vous :

Monsieur Landry aimait la vie et les êtres goulûment, passionnément, ardemment, d’un amour doux et brûlant. Il était lui-même enveloppé d’amour. Celui de trois femmes exceptionnelles, sa mère, Thérèse Granger, et ses deux épouses, Lorraine Laporte, puis Chantal Renaud, et celui de ses enfants, Pascale, Julie et Philippe, de ses petits-enfants et de ses arrière-petits-enfants.

À votre service.

HC en CH

Quatre personnalités politiques avec le chandail des Canadiens

L’Oreille tendue a déjà eu l’occasion de montrer quelques pièces de sa collection (inutile) de chanteurs / musiciens portant le chandail des Canadiens de Montréal — c’est du hockey. Ils ne sont bien sûr pas les seuls.

C’est aussi le cas de l’ancienne mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy-Laroche, d’un premier ministre de Chine, Li Keqiang, et, cette semaine à Montréal, des Clinton, Bill et Hillary.

Les politiques aussi voient les avantages de revêtir la sainte flanelle.

 

[Complément du 25 août 2021]

Pythagore aussi, Pythagore déjà (en 1972).

Jacques Languirand, De Mc Luhan à Pythagore, 1972, couverture

À éviter, dans la mesure du possible

Le nouveau ministre de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge, a joué «au hockey jusqu’au niveau junior», déclare-t-il à la Presse+. Voilà probablement pourquoi il n’hésite pas à utiliser la langue de puck pour expliquer son refus de répondre à une question : «Je ne veux pas scorer dans mon but.» Il vaut mieux, en effet, éviter de faire à la place de vos adversaires ce qu’ils voudraient vous faire.

P.-S.—Cette translation de la langue du hockey vers la langue de la politique est fréquente. Pensons, par exemple, aux personnalités qui veulent «accrocher leurs patins politiques» ou à celles qui jouent «les coudes plutôt haut dans les coins de patinoire».

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

 

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Contribution électorale

L’Oreille tendue, à ses heures, aime à se considérer comme un service public. Voilà pourquoi, à la demande générale (n=0), elle a décidé de contribuer à la campagne électorale québécoise. Elle offre ci-dessous son aide aux électeurs (et aux autres) qui auraient pu être troublés par le vocabulaire des chefs des quatre principaux partis politiques en lice.

Philippe Couillard : coupures

François Legault : ayoye

Jean-François Lisée : câlicer

Manon Massé : viarge