Imbibition familiale

(Note aux amateurs de statistiques : cette entrée est la 4000e de l’Oreille tendue.)

Eau de Javel et Dom Pérignon

L’Oreille tendue vient de lire Because Internet de Gretchen McCulloch.

Elle y découvre, par une citation d’un ouvrage de David Crystal intitulé Kitchen Table Lingo, l’existences des familects. De la même façon qu’il existe des idiolectes — «Utilisation personnelle d’une langue par un sujet parlant», selon le Petit Robert, édition numérique de 2018 — et des sociolectes — «Parler d’un groupe social (à l’exception des usages liés à la zone géographique)», bis —, il y aurait donc des familiolectes.

Définition ? «[The] private and personal word-creations that are found in every household and in every social group, but which never get into the dictionary» (DCBlog, 1er décembre 2008).

Exemple d’une de ces créations lexicales, privées et personnelles, qu’on trouve dans n’importe quel foyer et dans n’importe quel groupe social, mais qui n’entrent jamais dans le dictionnaire ? Trichons un peu et passons du mot à l’expression.

Dans la famille de l’Oreille, à la question «Qu’est-ce que tu bois ?», on peut se faire répondre «De l’eau de Javel en montant». Autrement dit, en matière d’alcool, n’importe quoi, sauf de l’eau de Javel.

Où le familiolecte croise le lexique de l’imbibition.

P.-S.—En linguistique de langue française, si l’on peut se fier à quelques échanges sur Twitter, le concept de familect / familiolecte n’a guère eu de succès. Voir ici et .

 

Référence

McCulloch, Gretchen, Because Internet. Understanding the New Rules of Language, New York, Riverhead Books (Penguin), 2019, 326 p. Ill.

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