En 2005 paraissait, sous la signature de Mario Leclerc, Jacques Demers en toutes lettres, l’autobiographie d’un ancien entraîneur de hockey professionnel, devenu commentateur. Demers y révélait son analphabétisme. Depuis, il aurait commencé à apprendre à lire et à écrire.
Hier, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a nommé Demers sénateur. Sénateur ? «Le sénateur consacre une partie de la semaine dans la salle du Sénat en débats sur des projets de loi mais c’est en comité qu’il approfondi [sic] chaque projet. C’est là qu’il accomplit le travail le plus ardu et le plus stimulant. Les sénateurs passent de longues heures en réunion discussions et consultations [sic] à relever les forces et les faiblesses d’un projet de loi et parfois à proposer des modifications à y apporter. La plupart des sénateurs siègent à au moins deux comités ou sous-comités. Les réunions hebdomadaires du caucus de leur parti et la rédaction de discours [!!!] pour leur participation à différentes manifestations occupent aussi une partie de leurs journées déjà chargées» (source : Parlement du Canada).
Jacques Demers sénateur ? Les mots nous manquent. À lui aussi.
Référence
Leclerc, Mario, Jacques Demers en toutes lettres, Montréal, Stanké, 2005, 583 p. Ill. Préface de Bertrand Raymond.
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Je me suis demandé pourquoi personne ne semblait surpris de cette nomination. Être sénateur n’est probablement plus une fonction importante au point qu’il faille être assez à l’aise avec la langue pour comprendre des idées et en proposer. C’est le message que Monsieur Harper envoie.
En fait, plusieurs commentateurs se sont étonnés de cette nomination, mais aucun n’a beaucoup insisté, car le capital de sympathie de Jacques Demers est considérable au Québec. Qui oserait donner l’impression de s’en prendre à un analphabète repentant (à défaut d’être repenti) ?