Il faut se méfier des réunions. Les organisateurs de réunions, eux les premiers, le savent; ils ont donc trouvé des façons de ne pas dire qu’ils tiennent des réunions.
On peut changer le nom de la réunion et tenir plutôt une rencontre informelle. Celle-ci peut être aussi préparée que celle-là — animation, documents à distribuer avant les interventions, pistes de réflexion qui permettront de relancer les échanges au cas où il y aurait des temps morts, questionnaire de suivi —, mais elle effrayera moins la communauté.
Il y a plus radical, comme le rapportait Yves Boisvert dans la Presse du 16 mai 2003. Il citait alors un document de la Ville de Montréal qui présentait la «solution accélérée», soit
une technique qui «fait en sorte que dans un contexte et dans un cadre physique, toutes les personnes concernées sont réunies dans un même lieu, dans une certaine configuration, avec tout le support nécessaire pour prioriser et obtenir l’engagement et le soutien décisionnel nécessaire à la résolution des problématiques identifiées» (p. A5).
Foi d’Oreille tendue, on dirait bien une réunion.
P.-S. — Derrière ce document, il y avait Robert Abdallah, qui était alors directeur général de la Ville de Montréal.
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