Les langues ne sont pas des essences; ce sont des objets historiques. La preuve ?
La Lettre d’information numéro 42, de septembre-octobre 2011, de l’Observatoire européen du plurilinguisme annonce une mutation linguistique dans l’hémisphère sud : «Autre signe des temps : une lingua franca, connu sous le nom de portugnol, mélange d’espagnol et de portugais fait son apparition depuis une dizaine d’années en Amérique latine.»
Dans les Voix des Français. Volume 2. En parlant, en écrivant (Peter Lang, 2011), Elisabeth Ngo Ngok-Graux étudie «Le camfranglais dans l’imaginaire linguistique des habitants de Douala». Au Cameroun, en effet, l’anglais et le français se croisent.
Les langues vivent, sous nos yeux. C’est comme ça.
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Certes. Est-ce que cela nous condamne à accepter qu’on emploie, en français, éventuellement, ou, mieux ‘ventuellement, au sens anglais? Et à nous adapter aux retentissants « Bon matin! », qui jaillissent de partout? ah… L’acéricultrice est perplexe.
Je confirme que le portugnol est bien vivant ! J’habite à São Paulo et les Brésiliens pensent qu’ils n’ont pas besoin d’apprendre l’espagnol pour aller se balader à Buenos Aires (et vice versa). Je trouve ça assez charmant car du coup, moi qui ai fait beaucoup d’efforts pour apprendre le portugais, je me rends compte que je parle aussi l’espagnol à peu de frais (enfin le portugnol) ! Donc deux langues pour l’effort d’une ! Amitiés, Isabelle.
L’Oreille est émue. Elle a au moins deux lecteurs en Amérique latine (l’autre est ici). Elle va de ce pas célébrer cette internationalisation, avec du vin hexagonal.