L’Oreille tendue étant professeure d’université, il lui arrive d’enseigner. À une époque, et pendant plusieurs années, ce fut souvent à des étudiants de première année (il en est question ici). Plus tard, et pendant plusieurs années, ce fut à tous les nouveaux doctorants de son département (Littératures de langue française).
Dans l’enseignement donné à ces doctorants, il était continuellement question de numérique, sous toutes sortes de formes. Cela lui est revenu à l’esprit tout à l’heure à la lecture de deux tweets d’Olivier Ritz :
Au programme? quels logiciels pour quels écrits, la saisie, la mise en forme, l'orthographe, les outils d'écriture collaborative, …
— Olivier Ritz (@olivier_ritz) December 10, 2016
Sur ces questions, l’Oreille a ses petites idées (et foucades). Elle les a souvent transmises à ses étudiants de doctorat, mais après avoir entendu ceux-ci. Explication.
À la deuxième séance du cours, les étudiants étaient tenus de présenter oralement leur environnement de travail (ordinateur, tablette), leur système d’exploitation et, surtout, leurs outils. La forme de cette présentation était libre. Il n’y avait que deux contraintes : la brièveté et la lecture d’un texte de François Bon, «et vous, votre Mac, il carbure à quoi ?», et des commentaires qui le suivent (cela donnait une assez bonne idée de la nature de ce qui était attendu).
L’exercice, du moins pour la professeure, marchait fort bien : tout le monde avait quelque chose à dire, les questions étaient nombreuses, de même que les comparaisons (pourquoi ceci au lieu de cela ?). Elle insistait sur l’absolue nécessité des logiciels de gestion bibliographique et des copies de sauvegarde; les étudiants répondaient Scrivener, LaTeX, Crisco, Diigo, Prezi, MindNote, MindMapper — outils dont l’Oreille n’aurait pas spontanément parlé. C’est également dans le cadre de ce travail collectif qu’elle a découvert que certains étudiants ont besoin, pour écrire, de logiciels qui les empêchent d’avoir accès à Internet (SelfControl) ou d’outils pour les obliger à pondre du texte (WriteOrDie).
Après la séance, la discussion pouvait continuer sur le blogue (privé, sous WordPress) du séminaire.
Si elle redonne un enseignement de cette nature, l’Oreille reprendra l’expérience : c’est utile et fascinant.
Un disque dur de chercheur qui plante, c'est une bibliothèque qui brûle… #Backup
— Christian Jacob (@LieuxDeSavoir) October 21, 2012
Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.