(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)
Soit un texte historique :
«Dès le VIe siècle, le monde chrétien, occidental et oriental, peut tenter de présenter de manière relativement cohérente un corpus de doctrine et de savoir destiné à diffuser, et donc à sauvegarder, le culturalisme monastique. Flavius Magnus Aurelius Cassiodorus (490-v. 585), homme politique éminent, ministre de Théodoric, à la solde donc des rois ostrogoths, et moine conservateur de la culture romaine, en est le premier exemple.»
Tout texte qui utilise «donc» dans deux phrases de suite exige traitement. Lequel enlever de ces deux phrases ?
Le deuxième, évidemment : non seulement il est répétitif, mais, surtout, il vise à marquer la connivence des doctes, tout le monde sachant — n’est-ce pas, cher ami ? — qu’un «ministre de Théodoric» est nécessairement «à la solde […] des rois ostrogoths». Qui ne le sait pas mérite d’être exclu de la discussion. Ce n’est pas gentil, ça.
À votre service.
P.-S.—Ce n’est pas la première fois que nous croisons ce donc de connivence et donc d’exclusion; voir ici.
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