Soit les titres suivants :
En ces territoires, nos pas divergent
Les années s’écoulent lentes et légères
Dans un monde où il se fait tard
Je vous demande de fermer les yeux et d’imaginer un endroit calme
Je mens, songe et m’en tire
Tu vis à Paris, je pense
Les Cookies de l’apocalypse, ou comment j’ai été annulée par l’innommable
Les pommiers dépassaient partout des palissades
Ma laideur n’influence personne
La grande maison en bardeaux rouges qui grince la nuit
La bouche pour montrer une série de lames
Comme si c’était comme ça
Être un geste, un cri, une action
L’art de ne pas avoir toujours raison
Ce que je sais de toi
La version qui n’intéresse personne
Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok
On s’arrête là pour aujourd’hui
Mourir de froid, c’est beau, c’est long, c’est délicieux
J’ai montré toutes mes pattes blanches je n’en ai plus
Qu’est-ce qui les caractérise, ces titres ?
Ils apparaissent en couverture d’œuvres québécoises récentes.
Ils comptent au moins six mots.
Ils comportent un verbe, généralement conjugué.
L’Oreille tendue s’interroge triplement.
Est-ce une tendance ?
La titrologie longue a ses précurseurs au Québec, par exemple Jean-Claude Germain (Un pays dont la devise est je m’oublie, Si les Sansoucis s’en soucient, ces Sansoucis-ci s’en soucieront-ils ? Bien parler, c’est se respecter !) ou Victor-Lévy Beaulieu (N’évoque plus que le désenchantement de ta ténèbre, mon si pauvre Abel). Y a-t-il une relance récente de cette pratique ?
Dans un cas comme dans l’autre, pourquoi ?
Tant de questions, si peu de jours.
P.-S.—Bien sûr, il y a des exemples ailleurs qu’au Québec : La prochaine fois que tu mordras la poussière; Te souviens-tu de ta naissance ?
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