À chacun ses détestations : un des collègues de l’Oreille tendue aime rappeler que l’adjectif soi-disant ne peut caractériser qu’une personne. «La soi-disant liberté de pensée reste parfaitement illusoire», écrit Gide (selon le Petit Robert, édition numérique de 2007) ? Non, dixit ce collègue. Gide est un soi-disant écrivain ? Oui. Soi-disant, c’est quelqu’un qui dit quelque chose de lui-même. (L’Oreille est d’accord avec ce collègue. Ça lui arrive. C’est le pion en elle.)
Elle pense à cette distinction à toutes les fois qu’elle entend Radio-Canada présenter un criminel à cravate montréalais en utilisant la formule suivante : «le soi-disant conseiller financier Earl Jones».
Première interrogation : est-ce bien Earl Jones qui se disait «conseiller financier» ? Si oui, soi-disant est bienvenu. Sinon, l’Oreille préférerait prétendu.
Seconde interrogation : n’est-ce pas là une bonne façon, pour les médias, de nous faire comprendre qu’un vrai conseiller financier ne ferait pas ce qu’a fait ce soi-disant conseiller financier ? Voilà une réputation collective bien protégée par les médias.
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Bien dit ! Comme si on ne risquait pas de se faire f…. avec un vrai conseiller financier !
Je n’ose écrire f….. tout au long même si c’était l’objet d’un billet précédent.