Victimes de la grève et de la loi 78

Des associations étudiantes québécoises sont en grève depuis plusieurs mois. Elles en ont contre la hausse des droits de scolarité universitaires décidée par le gouvernement du premier ministre Jean Charest.

À cette grogne s’en ajoute une autre, contre la Loi permettant aux étudiants de recevoir l’enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu’ils fréquentent (communément appelée loi 78).

Cela dure depuis longtemps : les dérapages et exagérations étaient prévisibles de part et d’autre. Parmi les victimes du conflit, il y a les mots. L’Oreille tendue en a repéré quelques-unes dans les textes des pancartes des manifestants; ce ne sont pas les seules.

Mettre côte à côte, dans un tweet, les noms de Charest et de Pinochet ? Non.

Appeler les leaders étudiants des «communistes» ? Non.

Comparer les policiers du Service de police de la ville de Montréal aux tontons macoutes ? Non.

Traiter la Société de transport de Montréal de «collabo» parce qu’elle transporte les personnes arrêtées ? Non.

Rapprocher le carré rouge — le symbole de la grève étudiante — de l’étoile jaune ? Non.

Il y a des victimes — de chair et d’os — qui doivent se retourner dans leur tombe.

 

[Complément du 21 juin 2012]

Sur la même question, on lira avec profit Patrick Lagacé («Une théorie à cinq sous», la Presse, 14 juin 2012) et Antoine Robitaille («Les ravages de la polarisation», le Devoir, 16-17 juin 2012, p. A1 et A12).

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4 réponses sur “Victimes de la grève et de la loi 78”

  1. Je viens de découvrir ce blogue. Il est super.

    Merci pour ce billet.

    Les comparaisons Québec c. [pays où ont eu lieu des crimes contre l’humanité], aie aie aie.

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