(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Sur Twitter, Matthieu Dugal diffusait il y a quelques jours cette photographie d’un graffiti repéré sur un trottoir montréalais :
L’injonction est simple et nette : «Regarde le ciel.»
En mars 2011, l’Oreille tendue prenait cette photo-ci, à Paris :
Cette interrogation — «Pourquoi restez-vous à regarder le ciel ?» —, comme l’écrivait l’Oreille en 2013, étonne : «Le paradoxe te frappera : tu regardes un trottoir qui te demande pourquoi tu regardes le ciel.»
On préférera, comme toujours, le paradoxe.
P.-S. — On notera le passage du tutoiement (montréalais) au vouvoiement (parisien).
[Complément du 10 novembre 2016]
Variation sur un thème connu, gracieuseté de Twitter.
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Le second graffiti est une citation des Actes des apôtres (Ac. 1, 11) où deux passants «habillés de blanc» adressent cette question aux apôtres qui viennent d’être témoin de l’ascension de Jésus vers le ciel. À l’origine donc, le «vous» utilisé en est un qui se réfère à plusieurs personnes et ce n’en est pas un de vouvoiement (pas parisien, et encore moins biblique) adressé au lecteur du graffiti.
Mais le paradoxe signalé reste lui bien réel et très intéressant.
Merci encore une fois.