J’entre en fac. Méthodes du travail universitaire en lettres, langues, arts et sciences humaines est destiné à un lectorat hexagonal, surtout de premier cycle, mais il peut aussi intéresser les étudiants des cycles supérieurs.
L’ouvrage est découpé en cinq parties :
«Devenir étudiant» (qu’est-ce que l’université française ?);
«Méthodes de travail» (comment organise-t-on son temps et son travail ?);
«Se former» (comment se documente-t-on ?);
«Acquérir des connaissances» (quels sont les types d’écriture qu’on pratique à l’université ?);
«Présenter des travaux universitaires» (quelles sont les normes de présentation à l’écrit et à l’oral ?).
Des choses sont bien vues, notamment en matière d’ouverture à la dimension numérique de la recherche et sur la recherche comme dialogue :
«Toutes les publications universitaires doivent […] être abordées comme les manifestations d’un savoir collectif en cours d’élaboration» (p. 92);
«souvenez-vous que le travail universitaire fait dialoguer plusieurs voix proposant des thèses différentes et que vous devez pouvoir les situer les unes par rapport aux autres» (p. 96);
«Le dossier, le mémoire, la thèse exposent une pensée personnelle, mais clairement et explicitement élaborée à partir de la synthèse critique des textes existants» (p. 149).
En revanche, à partir de la quatrième section, «Acquérir des connaissances», les problèmes sont de plus en plus nombreux : absence d’exemples, propos flous, coquilles.
Certaines phrases sont contestables, pour ne pas dire plus, d’autres cocasses :
«Gardez-vous du remplissage qui ne fera pas illusion et de propos alignés au hasard en faisant des vœux pour que l’enseignant y trouve tout seul quelque chose qui a un rapport avec le sujet. Cela fera plus mauvaise impression qu’une ignorance assumée» (p. 20);
«Sachant qu’il y a 168 heures dans une semaine, déduisez le temps que vous trouvez normal de consacrer au sommeil, aux repas, à l’hygiène et au sport, aux transports, aux heures de cours, à votre vie sociale et à vos relations amicales» (p. 36);
«Les enseignants à l’université, les chercheurs écrivent souvent des blogs intéressants. Encore faut-il bien vérifier qu’il ne s’agit pas d’un auteur farfelu» (p. 65);
«On ne peut citer Wikipédia dans un travail universitaire» (p. 68);
«Il apparaît donc clairement que le copier-coller, qui est quasi de règle sur Internet, est une pratique inadaptée au travail universitaire» (p. 150).
Il est recommandé de se méfier de l’inspiration : «Comme cela a été expliqué […], le travail universitaire n’est pas comparable à celui d’un artiste qui déclare écrire poussé par sa seule inspiration» (p. 149). Cela se défend.
Cela étant, ce n’est pas tout à fait une lecture indispensable.
P.S. de pion.—Ce n’est pas le genre de texte où l’on prend des leçons de style. Il y a tous les tics de l’heure (en termes de, compétences transversales, au niveau de employé là où il n’y a pas de hiérarchie, point au sens d’unité argumentative, posture, identifier employé incorrectement, opportunité mis pour occasion, problématique confondu avec problème). Il n’est par ailleurs pas recommandé de donner cinq éléments d’une énumération quand on en annonce quatre (p. 100).
Référence
Duffau, Catherine et François-Xavier André, J’entre en fac. Méthodes du travail universitaire en lettres, langues, arts et sciences humaines, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, coll. «Les fondamentaux de la Sorbonne nouvelle», 2013, 165 p.
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— Ce «quels sont les types d’écriture qu’on pratique à l’université» m’a interpellé, qu’entend l’auteur par «types d’écriture»?
— A rectifier peut-être: «Cela de défend.»
Voici ce qu’abordent les auteurs (ils sont deux) : le résumé, l’analyse, le commentaire de document (texte ou image), la comparaison, la synthèse, la discussion, l’essai, la dissertation, le dossier, l’exposé. (Coquille corrigée. Merci.)