La clinique des phrases (rrrr)

La clinique des phrases, Charles Malo Melançon, logo, 2020

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Soit l’annonce suivante :

À la suite d’une vision commune, les trois dirigeants de Gaz Métro Plus, une entreprise de service énergétique depuis 22 ans, ont conclu avec le conseil d’administration de Gaz Métro Plus et avec l’aval d’Énergir, le 1er juillet 2022, la transaction qui les porte acquéreurs des activités de cette filiale de service d’Énergir.

On peut supposer que les dirigeants évoqués n’ont pas pris leur décision «à la suite» d’une hallucination («une vision»), même «commune».

Revenons dans l’univers de la raison :

Partageant une vision commune, les trois dirigeants de Gaz Métro Plus, une entreprise de service énergétique depuis 22 ans, ont conclu avec le conseil d’administration de Gaz Métro Plus et avec l’aval d’Énergir, le 1er juillet 2022, la transaction qui les porte acquéreurs des activités de cette filiale de service d’Énergir.

À votre service.

P.-S.—La même publicité contient une juteuse anacoluthe : «À titre d’acquéreurs et à la tête de l’entreprise depuis près de 15 ans, nos équipes et nous combinons une expérience inégalée chez Gaz Métro Plus.» Laissons-la en l’état. À chaque jour suffit sa peine.

Fume, c’est du français, bis

Cendrier montréalais

Fumer n’est pas bon pour la santé, ce qui n’empêche pas certains de le faire. Une fois leur cigarette finie, il leur reste un mégot. Dans le français populaire du Québec, on entend aussi botche.

Jusque-là, rien de neuf. Il y aurait pourtant débat sur le genre de ce mot.

L’Oreille tendue a toujours cru le mot masculin. C’est aussi le cas de Christophe Bernard dans la Bête creuse (p. 44).

Caroline Dawson, dans Là où je me terre, penche pour le féminin (p. 83, p. 86).

C’est là où nous en sommes.

P.-S.—«Fume, c’est du français» ? Par ici.

 

Références

Bernard, Christophe, la Bête creuse. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 14, 2017, 716 p.

Dawson, Caroline, Là où je me terre. Roman, Montréal, Éditions du remue-ménage, 2022, 201 p. Édition originale : 2020.

La clinique des phrases (qqqq)

La clinique des phrases, Charles Malo Melançon, logo, 2020

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Ceci concerne un joueur de hockey :

Choix de premier tour des Flames de Calgary au repêchage de 2013, [Émile] Poirier a connu de bons débuts professionnels avant d’être rattrapé par ses problèmes de consommation d’alcool en 2017. Il a quitté le club-école des Flames pour des «raisons personnelles» en mars de cette année-là. L’automne suivant, il dévoilait ses problèmes de dépendance aux médias.

Il est légitime de penser que ce joueur ne souffre pas de «dépendance aux médias».

Donc :

L’automne suivant, il dévoilait aux médias ses problèmes de dépendance.

À votre service.

Divergences transatlantiques 070

Deux tweets évoquant des piscines

C’est l’été. Certains nagent. Où ?

Au Québec, une piscine posée sur le sol est dite hors terre : «Le jour où nous nous sommes baignés dans notre propre piscine hors terre occupant toute notre portion de la cour, nous avons su que les temps de dénuement étaient derrière nous» (Là où je me terre, p. 152).

Sous le sol, toujours au Québec, elle est dite creusée. Généralement, elle est constituée d’un creux et d’un pas creux.

L’Oreille tendue découvre que ce n’est pas le cas partout — ce que confirme le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française : «Au Québec, on utilise le terme piscine creusée pour désigner ce type de piscine, alors qu’ailleurs dans la francophonie, on utilise généralement le terme piscine enterrée

À votre service.

 

Référence

Dawson, Caroline, Là où je me terre. Roman, Montréal, Éditions du remue-ménage, 2022, 201 p. Édition originale : 2020.