Montréal, 16 mars 1955

[On souligne ces jours-ci le soixantième anniversaire de l’émeute qui suivit l’annonce de la suspension du joueur de hockey Maurice Richard. Contexte.]

«And although you are a great star
You’re through for the year, do I make myself clear
Mister Maurice “The Rocket” Richard ?»
(Bob Hill, «The Saga of Maurice Richard», 1955)

Après les événements du 13 mars à Boston, Maurice Richard et ses coéquipiers rentrent à Montréal. Il comparaît devant le président de la Ligue nationale de hockey, Clarence Campbell, dans la matinée du 16 mars 1955.

Richard est flanqué de son entraîneur, Dick Irvin, et d’un ancien équipier devenu administrateur des Canadiens, Ken Reardon. Campbell entend les trois hommes, ainsi qu’Hal Laycoe (le joueur avec lequel Richard s’est battu le 13 mars), Cliff Thompson (le juge de ligne qu’il a frappé), Frank Udvari (l’arbitre du match), Sammy Badcock (le second juge de ligne), Lynn Patrick (l’entraîneur-gérant des Bruins) et Carl Voss (l’arbitre en chef de la Ligue).

En après-midi, il rend sa sentence : Maurice Richard est suspendu pour les trois derniers matchs de la saison régulière et pour tous les matchs des séries éliminatoires. Il en a assez :

le temps de la tolérance et de la clémence est révolu. Il importe peu que ces agissements soient le produit d’une instabilité de caractère ou un défi délibéré à l’autorité. Ce genre de conduite ne peut être toléré de la part de personne, que le joueur soit une étoile ou non.

Maurice Richard terminera la saison avec 38 buts et 36 passes, et il aura reçu 125 minutes de punition, ce qui restera un sommet en carrière pour lui. Le championnat des compteurs, qui était à sa portée, lui échappe. Aucune sanction n’est imposée à Laycoe. Le contenu de cette sentence est immédiatement communiqué par les médias, au premier rang desquels la radio.

 

[Ce texte reprend des analyses publiées dans les Yeux de Maurice Richard (2006).]

 

[à suivre]

 

[Complément du 12 décembre 2018]

 

Références

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

«Texte de la décision du président Campbell», la Presse, 17 mars 1955, p. 46.

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

CC BY-NC 4.0 Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.

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