«Je suis jeune, elles sont vieilles. Elles m’expliquent les choses comme à une enfant. J’ai depuis longtemps remarqué que c’est avec les enfants que nous parlons le mieux : nous cherchons alors des mots neufs, parce qu’il nous est autrement impossible de franchir la frontière qui nous sépare de leur monde désormais pour nous inaccessible. Je vois souvent des femmes assises en face de moi tendre l’oreille à elles-mêmes. Au son qu’émet leur propre cœur.»
Svetlana Alexievitch, La guerre n’a pas un visage de femmes, dans Œuvres, Arles, Actes Sud, coll. «Thesaurus», 2015, 800 p., p. 23-24.
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