Portrait bizarre du jour

Moisette Olier, l’Homme à la physionomie macabre, 1927, page de titre

La scène se déroule dans une ville qui doit être Shawinigan.

«Jeune ? Vieux ? C’eût été difficile à dire. Il était grand et mince et s’avançait d’un pas assez souple, mais la singularité de sa physionomie et l’incohérence de sa mise, lui donnaient un air de vétusté comique et un peu l’allure du maniaque. Des cheveux noirs comme la nuit descendaient jusqu’au col de son gilet dans un désordre ineffable dont ont seuls le secret, les purs bohêmes. Son menton et ses joues ressemblaient à une brousse africaine, et pour assombrir davantage cette physionomie lugubre, d’immenses lunettes noires fermaient sur ses yeux leurs impénétrables volets. Il portait un pantalon de toile beige sans fraîcheur et de coupe douteuse, une chemise de cotonnade rose intense et un gilet d’alpaga gris. Sous son bras, il serrait un chapeau de paille de plusieurs saisons et qui avait, sans doute, souffert plusieurs averses. Une canne de bambou complétait sa toilette» (p. 8-10).

À qui le comparer ? Au «juif errant», répond une «gamine de sept ans» (p. 11).

P.-S. — La ponctuation est certifiée d’origine.

 

Référence

Olier, Moisette, l’Homme à la physionomie macabre, Montréal, Éditions Édouard Garand, 1927, 154 p.

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