(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)
Soit cette énumération, particulièrement bancale, lue dans un recueil récent de chroniques radiophoniques québécoises :
Le processus se fait en quatre temps : 1) création du nouveau terme, 2) repris pour vendre de nouveaux produits (Madison Avenue n’étant après tout qu’à une demi-heure de Harlem en métro), 3) le nouveau terme est rendu caduc, et 4) un vide langagier se crée, appelant l’invention d’un nouveau terme.
Rappelons cette règle, pourtant évidente, du Guide de la communication écrite au cégep, à l’université et en entreprise (1996) :
Toute énumération, qu’elle soit simple ou complexe, présentée à la verticale ou à l’horizontale, doit être formée d’éléments de la même catégorie grammaticale (soit des noms, soit des verbes, en règle générale) (p. 97).
L’auteur du recueil, lui, mêle un substantif, un adjectif et deux propositions.
Ramenons-le à l’ordre :
Le processus se fait en quatre temps : 1) un nouveau terme est créé, 2) ce terme est repris pour vendre de nouveaux produits (Madison Avenue n’étant après tout qu’à une demi-heure de Harlem en métro), 3) il est rendu caduc, et 4) un vide langagier se crée, appelant l’invention d’un nouveau terme.
À votre service.
P.-S.—Oui, trois fois «nouveau», c’est beaucoup. Dans la phrase qui précède cette énumération, notons qu’il y a aussi «nouveauté» et «nouveau». C’est neuf, en effet.
Référence
Malo, Marie, Guide de la communication écrite au cégep, à l’université et en entreprise, Montréal, Québec/Amérique, 1996, ix/322 p.
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