La clinique des phrases (127)

La clinique des phrases, Charles Malo Melançon, logo, 2020

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Soit la phrase suivante, tirée d’un quotidien montréalais :

Si l’on fait abstraction des morts accidentelles, «la très grande majorité des personnes décèdent de mort naturelle» au Québec, indique la Commission des soins de fin de vie dans son rapport 2018-2023.

L’Oreilleon le sait — préfère mourir à décéder. Passons, pour nous intéresser plutôt aux causes de décès évoquées dans cette phrase.

On peut, semble-t-il, «décéder de mort» («décèdent de mort naturelle»); cela fait un brin pléonastique.

Précisons : on peut mourir de «morts accidentelles» ou de «mort naturelle». Cela couvre en effet la très grande majorité des cas, sauf exceptions (suicides, catastrophes naturelles). On ne saurait le contester, mais cela ne semble pas être une découverte révolutionnaire.

Enfin, sauf erreur, la situation évoquée n’est pas propre au Québec.

Y a-t-il moyen de rescaper ce passage ? Essayons ceci :

Au Québec comme ailleurs, la très grande majorité des personnes meurent de causes naturelles.

À votre service — et merci au lecteur qui a mis l’Oreille sur la piste de cette perle.

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