Parmi les Miscellanées de la chanson française (2009), il y a une rubrique «Grammaire» (p. 369), entre «Gainsbourg selon Brigitte Fontaine» et «La première fois de Jean-Loup Dabadie». Bertrand Dicale y regroupe sept chansons à saveur linguistique :
«Le pluriel» de Georges Brassens (1966);
«La grammaire et l’amour» de Michèle Arnaud (1966);
«L’auxiliaire féminine» de Pierre Louki (1972);
«Féminin» de Véronique Sanson (1977);
«Masculin singulier» de Sylvie Vartan (1977);
«Participe présent» de François Béranger (1978);
«Grammaire song» de Chanson plus bifluorée (2006).
L’Oreille tendue propose quelques ajouts à ce florilège :
«La langue de chez nous» d’Yves Duteil (1986);
«Langue-de-pute» d’Anne Sylvestre (2004);
«Ah que l’hiver…» de Gilles Vigneault (1968) — «Excuse les fautes et le papier, mais j’étais pas maîtresse d’école»;
«En relisant ta lettre» de Serge Gainsbourg (1961) — «Moi j’te signale / Que gardénal ne prend qu’un e» (la chanson est interprétée ici par Barbara).
Le chantier est ouvert.
P.-S. — Dicale cite «En relisant ta lettre», mais à «Gardénal» (p. 241), pas à «Grammaire».
[Complément du 23 juin 2024]
Michel Rivard, en 1989, a lancé «Le cœur de ma vie», «en réaction» à la chanson d’Yves Duteil.
Référence
Dicale, Bertrand, les Miscellanées de la chanson française, Paris, Fetjaine, 2009, 379 p.
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Deux ajouts:
– Qu’on est bien, de Guy Béart
Qu’on est bien
Dans les bras
D’une personne du genre qu’on n’a pas
Qu’on est bien
Dans ces bras-là
C’est la vraie prière
La prochaine aime le prochain
C’est la vraie grammaire
Le masculin s’accorde avec le féminin
et
– Dès que le vent soufflera, de Renaud, pour la transformation qu’il fait subir au verbe « aller » (et qui se défendrait grammaticalement, si ce verbe bâtard ne s’amusait pas à être un amalgame de trois verbes d’origine latine)
Dès que le vent soufflera
Je repartira
Dès que les vents tourneront
Nous nous en allerons
Merci. Gardons l’oreille tendue.