(Quand paraît un nouveau livre de Jean Echenoz, cela se célèbre. Vie de Gérard Fulmard venant de paraître, célébrons pendant quelques jours.)
Jean Echenoz aime les voitures.
Pour certaines, il faut tendre l’oreille. Feulement — «d’un moteur V8 bi-turbo de Koenigsegg Agera» (p. 44). Grognement — «d’un moteur V12 de Lamborghini Aventador» (p. 87). Ronflement — «d’un moteur W12 de Bentley Continental GT Speed» (p. 154). Il y a aussi, évoquée mutiquement, une Bugatti Veyron Supersport (p. 42).
Dès après, cela n’est plus tout à fait pareil : rue Ternaux, chez Jean-Loup Mozzigonacci, les «grondements de moteurs [sont] beaucoup moins distingués que dans la résidence Tourneur-Lopez, […] relevant généralement de la classe moyenne» (p. 164). Énumérons : Audi Q2 (p. 19, p. 78), dont on devinera qu’il est «havane» (p. 56) et «plein d’options» (p. 148), «roadster Honda jaune» (p. 55, p. 63-64, p. 210), Peugeot (p. 70), «vaste Volvo anguleuse de couleur margarine, ressemblant à un break d’antiquaire» (p. 158, p. 182), «Opel Crossland à l’état d’usage» (p. 182, p. 185, p. 184), «Hyundai hybride» suivie par «une Lexus» (p. 189).
Au dernier étage du parking, plus de noms : «voitures de cadres et voiturettes de femmes de cadres» (p. 79), voiturettes de golf (p. 102), «automobile d’un standing assorti à celui de l’hôtel» (p. 211), qui n’est pas bien élevé.
C’est ici qu’il faut garer les nombreux taxis du roman (p. 99, p. 121, p. 124, p. 137, p. 147, p. 148), tous anonymes à l’exception d’«une espèce de Skoda beigeasse» (p. 232, p. 234).
Elle virera bientôt au rouge.
Référence
Echenoz, Jean, Vie de Gérard Fulmard. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2020, 235 p.
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