L’écrivain Normand Chaurette est mort cette semaine.
À une époque, l’Oreille tendue le croisait dans les corridors de ce qui s’appelait encore le Département d’études françaises de l’Université de Montréal.
Leurs chemins se sont de nouveau croisés au moment où le jury du prix de la revue Études françaises l’a sollicité pour un ouvrage encore à naître, Comment tuer Shakespeare.
Le livre a reçu plusieurs prix, dont le prix du Gouverneur général du Canada, catégorie études et essais de langue française. Le 28 novembre 2012, à Rideau Hall, c’est l’Oreille qui représentait les Presses de l’Université de Montréal et qui avait l’honneur de présenter le lauréat.
Les Presses de l’Université de Montréal sont fières d’avoir édité Normand Chaurette.
On connaissait déjà le dramaturge de Rêve d’une nuit d’hôpital ou de Ce qui meurt. On connaissait aussi le prosateur de Scène d’enfants ou du Poids des choses. On connaissait encore l’adaptateur de Schiller ou d’Ibsen. Avant aujourd’hui, ses œuvres avaient valu à Normand Chaurette trois prix du Gouverneur général du Canada et une reconnaissance internationale.
Comment tuer Shakespeare est un livre différent de ceux-là. Le jury du prix de la revue Études françaises l’a en effet commandé à Normand Chaurette, car ses membres savaient que celui-ci se passionnait depuis de nombreuses années pour la traduction dramatique, et particulièrement pour celle des œuvres de Shakespeare. Nous voulions, au sein de ce jury et aux Presses de l’Université de Montréal, lire un essai de Normand Chaurette sur cette expérience de la traduction par quelqu’un qui est lui-même dramaturge.
Nous avons été comblés au-delà de toutes nos attentes. Comment tuer Shakespeare est un essai au sens fort du terme. On y voit s’élaborer un vrai travail intellectuel et littéraire, on y suit un créateur dans les affres — le mot n’est pas trop fort — de la création, on y rencontre des personnages dont on ne sait trop s’ils sont réels ou imaginaires, on y découvre un nouveau Shakespeare — et un nouveau Chaurette.
Lui remettant le prix Spirale-Éva-Le-Grand, Gilbert David a résumé les choses d’un mot : «Chef-d’œuvre.»
Dix ans plus tard, il n’y a rien à changer à cet éloge.
Référence
Chaurette, Normand, Comment tuer Shakespeare, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2011, 220 p. Prix de la revue Études françaises.
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