L’Oreille le disait hier : la fin de semaine dernière, la Ligue nationale de hockey a mis ses joueurs en lock-out.
Certains ont déjà accusé les uns (les propriétaires) ou les autres (les joueurs), voire les deux, de «prendre en otage» les partisans.
Cela pose un problème.
Habituellement, quand on les prend, les otages ne sont pas sympathiques à ceux qui les prennent. S’il leur arrive de le devenir, on parle du syndrome de Stockholm. Celui-ci, selon Wikipédia, «désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers».
Au hockey, la situation est bien différente : en temps normal, les otages (les partisans) partagent, en quelque sorte, «la vie de leurs geôliers» (joueurs et propriétaires) et, souvent, sympathisent avec eux. Ils ne les privent de leur empathie et de leur émotion qu’au moment des conflits de travail.
Pour résumer : d’une part, des personnes qui ne sont pas sympathiques à leurs kidnappeurs, mais qui, une fois enlevées, le deviennent et le restent; de l’autre, des personnes sympathiques à leurs ravisseurs, qui s’en éloignent pendant la «prise d’otage», pour s’en rapprocher une fois le conflit terminé (si le passé est garant de l’avenir).
Comment appeler cette étrange attitude ? Le syndrome de l’aréna ? Le syndrome de Montréal ?
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