L’Oreille tendue, c’est là son moindre défaut, aime mettre de côté tweets et citations : ça peut toujours servir.
Le 10 janvier 2011, pour prendre un exemple (pas tout à fait) au hasard, elle recopia ceci, de @SidoineB_ : «Dans les S.A.S. (Gérard de Villiers), en certaines circonstances, toutes les femmes “feulent” (années 70, le vocabulaire a peut-être changé).»
Feuler. Le Petit Robert (édition numérique de 2010) ne relève pas de sens semblable, qui se contente de «Crier (tigre)» et «Grogner (chat)», et renvoie à rauquer. (Feulement n’est pas plus connoté : «Cri du tigre (=> rauquement); bruit de gorge que fait entendre le chat en colère.»)
Les narrateurs du romancier norvégien Jo Nesbø (du moins en traduction) n’ont pas ces pudeurs.
«“Tu vas pouvoir t’en aller, feula-t-elle. Mais d’abord, tu vas me sauter. C’est compris ?”» (le Bonhomme de neige, p. 15).
«“Oh, allez !” feula-t-elle avec colère en enserrant son membre» (le Sauveur, p. 119).
Feuler, donc.
P.-S. — Sauf erreur, dans l’amour, il n’y a que la femme qui feule.
Références
Nesbø, Jo, le Bonhomme de neige. Une enquête de l’inspecteur Harry Hole, traduction d’Alex Fouillet, Paris, Gallimard, coll. «Folio policier», 575, 2008, 583 p. Édition originale : 2007.
Nesbø, Jo, le Sauveur. Une enquête de l’inspecteur Harry Hole, traduction d’Alex Fouillet, Paris, Gallimard, coll. «Folio policier», 552, 2012, 669 p. Édition originale : 2005.
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2 réponses sur “Le cri de la chair au féminin (et en Norvège, peut-être)”