Regardons le ciel et distinguons

I.

Il y a des ovnis (objets volants non identifiés) qui n’ont plus rien de la soucoupe volante.

Ovnis théâtraux : «une œuvre […] multiple et multidisciplinaire, un ovni théâtral […]» (la Presse, 6 avril 2013, cahier Arts, p. 1).

Ovnis littéraires : «pur ovni littéraire au graphisme ultraléché et aux lettres crues» (le Devoir, 16-17 mars 2013, p. F5).

Ovnis cinématographiques : «Voici un ovni cinématographique qui mérite qu’on y jette un coup d’œil […]» (le Devoir, 28 décembre 2012, p. B2); «Truffe, de Kim Nguyen. OVNI cinématographique datant de 2008, le film prend racine dans un quartier Hochelaga-Maisonneuve […]» (le Devoir, 4 décembre 2012, p. A4).

Ovnis esthétiques : «Bilan 2013 danse. Ovnis esthétiques» (le Devoir, 23 décembre 2013).

En matière de culture, l’ovni est un objet étonnant, voire bizarre, mais l’étiquette est plutôt positive. L’ovni ne serait donc pas psychotronique.

II.

Il y a l’ovni littéraire, mais il y a aussi l’olni, l’objet littéraire non identifié. Cela semble être la même chose.

On peut encore raffiner : «#coupdecoeur “Le Linguiste était presque parfait” de David Carkeet (ed. Toussaint Louverture) olni savoureux» (@BookeenTeam). Faudrait-il parler d’olnis (objet littéraire non identifié savoureux) ?

P.-S. — L’Oreille tendue remercie @revi_redac, grande chasseuse d’ovnis culturels, pour quelques citations.

 

[Complément du 17 janvier 2014]

Un «brillant ovni culturel» (le Devoir, 27 octobre 2012).

«Ovni artistique» (la Presse+, 16 janvier 2014).

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2 réponses sur “Regardons le ciel et distinguons”

  1. puisque nous en sommes là, notons qu’il existe un essai (fort pertinent) de thierry groensteen intitulé «un objet culturel non identifié» (l’an 2, 2006), sur la place de la bande dessinée dans la critique et les médias.

    PS: je ne peux plus me connecter via mon compte twitter. je ne sais pas trop ce qui cloche, mais en tout cas c’est dommage.

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