@fbon @benoitmelancon Pour "au final", je plaide coupable.
— Jean-François Bégin (@JFBegin) May 6, 2015
Un collègue de l’Oreille tendue, croulant sous les corrections, lui écrit ceci :
Pourquoi les gens ont-ils décidé que l’adverbe «finalement» n’existait plus ? Pourquoi «en définitive» est-elle devenue une expression obsolète ? […] «Au final» est devenu au Québec ce qu’est «pas de souci» en France : une ponctuation. Bon je me calme.
«Au final», donc.
Ce collègue n’est pas seul à avoir remarqué sa prolifération, au Québec comme en France. Antoine Perraud a consacré sa chronique du 25 octobre 2015 sur France Culture à ce «tic de langage». Le Monde publiait, le 7 février 2014, un article de Didier Pourquery intitulé «Pour en finir avec l’expression “au final”».
La récrimination est généralisée : pas de doute là-dessus.
Signalons cependant le flair de James Grieve, qui a publié un article savant sur le sujet. Son incipit : «A new connective structure has recently evolved in French : au final.» Quand a-t-il annoncé cette évolution «récente» ? En 1995.
[Complément du jour]
Oups ! L’Oreille allait oublier ce texte de François Bon.
Référence
Grieve, James, «Au final : A Connector in the Making», Cahiers AFLS, 1, 1, printemps 1995, p. 18-23. http://afls.net/cahiers/1.1/grieve.pdf
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je confirme que «au final» vraie plaie en ce moment, pas de régression mesurable…
progression de «grave» sur le terrain occupé par «genre», préposition mobile à effet disjonctif