En 1997, Gilles Marcotte publiait un roman extravagant, Une mission difficile, qu’on pourrait sans mal rapprocher de certains textes de Jean Echenoz.
L’Oreille tendue le relisait l’autre jour et elle y tombe sur cette description d’une des deux langues officielles du Canada, telle que pratiquée par un grand fonctionnaire devant des porteurs dayaks dans la forêt de Bornéo (c’est un peu difficile à expliquer) :
Étaient-ils sensibles à la musique très particulière de ce français d’Ottawa que parlait le directeur, mâtiné de beaucoup d’anglais, d’ukrainien, de polonais et d’un peu d’acadien, dialecte étrange auquel les linguistes commençaient à s’intéresser sérieusement ? […] Il avait prononcé les derniers mots avec l’accent de Paris. Cela aussi fait partie du français d’Ottawa (p. 80-81).
Heureux linguistes !
Référence
Marcotte, Gilles, Une mission difficile. Roman, Montréal, Boréal, 1997, 101 p.
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Curieux ce texte sur le français d’Ottawa… ayant moi-même travaillé souvent avec des fonctionnaires francophones d’Ottawa, je n’ai jamais remarqué à leur contact une quelconque différence avec le français parlé à Montréal… disons que ceux qui venaient de Moncton étaient plus facilement repérables!
Privilèges de l’imagination romanesque !