«Là, quelque part, tsé.»
Mario Tremblay
Réseau des sports, 17 mai 2013
Lisant le quotidien le Devoir de la fin de semaine dernière, l’Oreille tendue est tombée à deux reprises, dans des entretiens, sur une expression souvent entendue au Québec : «à quelque part». (Elle a déjà évoqué cette étonnante et néanmoins fréquente tournure — ainsi que l’inutilité de la préposition à — ici.)
Elle a signalé la chose sur Twitter.
Si je me fie à @LeDevoir, Gildor Roy et Martha Wainwright partagent la formule — étrange mais courante au Québec — «à quelque part» (https://t.co/no3yRXCBta’est-comme-pas-assez/) • #langueqc #tweetdepion
— Benoît Melançon (@benoitmelancon) August 15, 2021
La réponse de Luc Jodoin à ce tweet — «On entend souvent : en keke part» — mérite un double commentaire.
D’une part, le en de «en quelque part» n’est guère plus utile que le à.
D’autre part, «quelque part» peut avoir un sens élargi (là-bas) et un sens restreint (là derrière).
Exemple, tiré du Dictionnaire québécois instantané, à l’entrée kekpart :
Désigne une partie de l’anatomie qui n’était pas à l’origine destinée au rangement. Son projet, il peut se le fourrer kekpart (p. 125).
En pareil contexte, il peut se le fourrer en kekpart ne serait pas inusité.
Référence
Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.
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