(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
L’ancien premier ministre du Québec Maurice Duplessis décriait les intellectuels d’une formule : c’était des «joueurs de piano» ou des «danseurs de ballet».
L’ancien premier ministre du Canada Pierre Elliott Trudeau — était-ce à La Maison du egg roll ? — dérida un jour son public en affirmant «Il n’y a sûrement pas d’intellectuels dans la salle». (André Belleau lui répondit splendidement dans un ouvrage de 1984, Y a-t-il un intellectuel dans la salle ?)
Hier soir, à un journaliste de la télévision de Radio-Canada qui l’interrogeait sur la réforme du mode de scrutin provincial, l’actuel premier ministre du Québec, François Legault, répondit que cette question n’intéressait que «les intellectuels».
Les racines de l’anti-intellectualisme au Québec sont profondes, diverses et vives.
P.-S.—Ce n’est pas la première fois que l’Oreille tendue se penche sur le statut des intellectuels au Québec. Voyez là.
Référence
Belleau, André, Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, 206 p. «Avant-propos» de René Lapierre (p. 5-6).
Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.