Ça y est. Il commence à y avoir des flocons. L’hiver sera là incessamment. Avec lui installé, on patinera, on glissera, on aura froid, on pellettera, on sacrera.
On pourra aussi, quand les accumulations seront suffisantes (les météorologues parlent de «neige au sol»…), donner des bouillons.
Exemple :
Au début de l’année, Méthot écœurait Louis Blais. Après, pour faire changement, il a commencé à donner des bines à Yvon Larochelle à chaque fois qu’il le voyait dans le corridor. Ces temps-ci, c’est moi qu’il écœure. Vendredi, il m’attendait après l’école et il m’a sauté dessus pour me donner un bouillon (Des histoires d’hiver […], p. 135).
Donner un bouillon ? Maintenir quelqu’un au sol et le forcer à avaler de la neige. Ça se pratiquait volontiers quand l’Oreille tendue était petite. C’était il y a longtemps.
Un sondage scientifique mené dans le pavillon de l’Oreille révèle d’ailleurs que l’expression est tombée en désuétude, du moins dans le groupe sondé (n = 2).
C’est dommage.
[Complément du 2 août 2017]
Le bouillon pourrait être liquide, si l’on en croit l’anesthésiologiste Marilyn Gravel, la chirurgienne pédiatrique Marianne Beaudin et le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins, qui, dans la Presse+ du 15 juillet 2017, parlent de «bouillon d’eau». On pourrait l’«avaler» ou le «prendre», ce qui suppose quelqu’un pour le «donner». Ce ne serait pas dangereux. Qu’on se rassure.
Référence
Robitaille, Marc, Des histoires d’hiver avec encore plus de rues, d’écoles et de hocke. Roman, Montréal, VLB éditeur, 2013, 180 p. Ill.
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