Le gouvernement du Québec — souhait louable — aimerait que les jeunes de la province ne deviennent pas membres d’un gang (de rue). Il a créé un site de prévention pour cela, Choisis ton gang (merci à @PimpetteDunoyer pour le lien).
Cette injonction est bien étrange.
Au Québec, gang n’est substantif masculin que pour désigner une organisation criminelle (un gang de rue, le gang de l’Ouest).
Le reste du temps, comme synonyme de bande, il est féminin et se prononce gagne (la gagne de ma rue, ma gagne de l’Ouest).
Autrement dit, quand le gouvernement du Québec enjoint à un jeune de choisir son gang, il ne lui laisse pas le choix : ce sera une bande de criminels.
P.-S. — Une âme plus charitable que l’Oreille tendue pourra voir dans ce slogan un jeu de mots. Si c’est le cas, il n’est guère réussi.
P.-P.-S. — Exemple cinématographique, qui ne simplifie pas les choses : la Gang des hors-la-loi (2014).
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Et merci @mlleAinée de s’être la première étonnée.
Le mot se prononce plutôt à l’anglaise et non pas du tout comme « gagne ». La combinaison des lettres « gn » en français fait le son ñ, (comme dans hargne, ligne, oignon), tandis que « ng » dans un mot emprunté de l’anglais fait normalement ng (bingo, camping).
Le mot « gang » se prononce alors « gang » et non « gañ ». D’ailleurs, il ne faut pas confondre son orthographe avec celui de « gagne ».
(Je ne suis pas en mesure de reproduire les symboles API ici: le ñ et le ng devraient être API-118 et API-119 respectivement).
Pour le Québec, dans la langue populaire, ce que vous dites est faux.
Vous avez bien raison M.Melançon: dans la langue populaire du Québec, il y a beaucoup de règles de la langue française qui sont fausses !
Partout, dans toutes les langues, l’usage fait mentir les règles de grammaire. En général, c’est l’usage qui l’emporte sur les règles. Ça peut être long mais qu’importe.