L’oreille tendue de… Blaise Ndala

Blaise Ndala, J’irai danser sur la tombe de Senghor, 2014, couverture

«À bout de souffle. J’ai regardé autour de moi. Nulle trace de Batekol. J’ai tendu l’oreille. Rien d’anormal ne m’a signalé une présence humaine dans les environs. Seuls le clapotement de l’eau se frayant un passage dans la roche qui avait accueilli le lit du ruisseau, ainsi que les cris des oiseaux et des écureuils que ma course avait dû effrayer, violaient la tranquillité des lieux. J’ai appelé une fois. Deux fois. Trois fois. La forêt m’a renvoyé l’écho démultiplié de ma voix, en cascade. J’ai laissé passer quelques minutes et j’ai tendu de nouveau l’oreille. Rien. Je suis sorti de l’eau et j’ai commencé à faire le chemin inverse, multipliant les précautions pour ne pas attirer à moi les insectes restés pour me tendre une embuscade dans les parages. J’ai de nouveau appelé. Une voix d’homme que j’ai reconnue comme celle de mon cousin, a répondu au loin : “Eh Modéro, emprunte le sentier qui mène à la source d’eau et arrête-toi à la petite cabane sur ta gauche. J’y suis en compagnie de ton ami.”»

Blaise Ndala, J’irai danser sur la tombe de Senghor, Ottawa, L’Interligne, coll. «Vertiges», 2014. Édition numérique.

CC BY-NC 4.0 Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.

Laissez un commentaire svp