«La scène est atroce : l’Incorruptible devant la porte fermée de la prison exige qu’on lui ouvre, supplie qu’on le laisse croupir au-dedans des entrailles de la loi — refuse d’appeler aux armes contre la Convention sacrée. De force, on l’oblige à être libre, à être émeutier lui qui n’aspirait qu’au martyre, unique voie à ses yeux pour l’emporter. On hésite longtemps, on ne sait que faire, le garder, le libérer, le sauver pour le perdre : tout est renversé. La nuit est si noire. On tend l’oreille alors. Il est huit heures du soir : le tocsin sonne à l’Hôtel de Ville — la Commune appelle à l’Insurrection.»
Arnaud Maïsetti, Saint-Just & des poussières, Bordeaux, L’arbre vengeur, 2021, 327 p., p. 312-313.
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