Les écoliers québécois ne connaissent plus la punition. S’ils font une bêtise quelconque, s’ils sont les auteurs d’un méfait plus ou moins grave, s’ils contreviennent au règlement, ils sont passibles d’une conséquence. Ça s’expose ainsi : Les amis, t’auras une conséquence si tu fais pas ton devoir.
En voulant faire comprendre aux petits qu’ils sont responsables de leurs gestes et de leurs suites, on leur fait parler une langue parfaitement artificielle.
[Complément du 7 juin 2015]
Exemple romanesque : «Du point de vue comportement revenait toujours plus que place à l’amélioration et j’accumulais les conséquences mineures liées à mes agissements dits problématiques» (la Bête à sa mère, p. 22).
[Complément du 9 septembre 2015]
En bon père de famille qu’elle est, l’Oreille tendue a assisté hier soir à la réunion de parents de l’école de son fils cadet. Elle a été rassurée d’y entendre le responsable de la «gestion des conséquences».
Référence
Goudreault, David, la Bête à sa mère, Montréal, Stanké, 2015, 231 p.
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Et bêtes parents que nous sommes, reprenons en choeur cette expression, pas très jolie, de surcroît, par souci de cohérence.
Sans compter que dans cet ordre d’idées, la conséquence ne peut être que négative, la responsabilité, un fardeau.