L’Oreille tendue a eu plusieurs occasions de le dire : elle est une lectrice assidue des Notules dominicales de culture domestique de Philippe Didion.
Dans la livraison servie le 24 novembre, le Notulographe, s’agissant du roman Au Bon Beurre de Jean Dutourd, écrit : «J’ai retrouvé aussi, comme cela s’est déjà produit chez Fallet, des expressions qu’il m’arrive d’employer et que je n’avais jamais vues écrites, comme “si y a moyen de moyenner” ou “aller au chlofe”.»
L’Oreille ne connaît pas aller au chlofe. Y a moyen de moyenner, si, car l’expression est fréquente au Québec. Définition du Wiktionnaire : «Trouver une solution malgré certaines difficultés.» Exemple, tiré des débats parlementaires, toujours selon le Wiktionnaire : «J’ai toujours pensé qu’il y avait moyen de moyenner puis d’arranger les choses en tenant compte des opinions […]. — (Assemblée nationale du Québec, Journal des débats, 14 novembre 1996).»
Les gens de la génération de l’Oreille se souviennent d’un film de 1973, signé Denis Héroux, qui portait ce titre. Ce n’est pas exactement un classique du cinéma québécois.
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Quand j’ai séjourné en France (il y bientôt dix ans!), un entrepreneur québécois installé depuis longtemps m’a dit:
— Pour faire affaire avec les Français, il faut leur expliquer que la méthode québécoise de négocier se résume en une phrase: «Y’a toujours moyen de moyenner, mais y’a un boutte à toute.» Quand vous aurez réussi à expliquer ça à vos clients de manière à être compris, (avec tout le fun et les rires que ça va supposer) vous allez être prêts à conquérir la France!