«Les gens s’en foutent, foncièrement,
de ce qui vous arrive.»
Vous voudriez pouvoir disparaître de la surface du globe pendant 48 heures, suspendre votre vie routinière, vivre «un blanc» (p. 9) ?
Vous cherchez un roman où l’on réfléchit aux interactions entre les langues dans le monde et, par voie de conséquence, à la prépondérance supposée de l’anglais ?
Vous vous demandez ce que pourrait être l’Europe et qui sont les eurocrates ?
Vous vous interrogez sur la nature du temps, particulièrement de l’avenir ?
Vous chérissez les romans où lire des phrases comme celle-ci : «Même si nous vivons en vase clos, nous sommes quand même moins consanguins qu’une famille royale ou qu’un orchestre philharmonique» (p. 14) ?
Vous appréciez le roman d’espionnage, même décalé ?
Vous n’appréciez pas certains échanges téléphoniques ?
Vous admirez les portraits bien torchés ?
Vous ne voyez pas d’un bon œil la mondialisation ?
Vous n’êtes pas allergique au hackeur, au blockchain, au bitcoin, au minage, au monitoring ?
Vous connaissez Bruxelles, Tokyo et Dalian (c’est en Chine) ?
Vous avez senti l’envie irrépressible de «voler [des] cintres antivols» dans une chambre d’hôtel (p. 136) ?
Vous êtes sensible aux pressentiments ?
Vous avez travaillé dans une salle de bain transformée en bureau ?
Vous acceptez les ruptures narratives radicales, les passages des luttes publiques aux déchirements intimes ?
Vous paniquez parfois ?
Vous avez déjà eu peur de vous retrouver devant une foule et d’être incapable de parler ?
Vous craignez la mort, la vôtre comme celle d’êtres chers ?
Vous aimez le roman ?
La Clé USB, de Jean-Philippe Toussaint, est pour vous.
Référence
Toussaint, Jean-Philippe, la Clé USB. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2019, 190 p.
Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.
Toussaint, un explorateur des territoires du roman, un découvreur.