Sade et Restif au palais de justice

Yvan Godbout, Hansel et Gretel, 2017, couverture

Pour avoir publié le roman Hansel et Gretel (ADA, 2017), le romancier Yvan Godbout était accusé de «production de pornographie juvénile». Hier, le juge Marc-André Blanchard de la Chambre criminelle de la Cour supérieure du Québec l’a acquitté. (Voir la décision ici.)

Dans le cadre du procès, on a pu entendre Michel Veilleux, «expert en narratologie». Son «rapport» contenait «un certain recensement de ce qu’il convient d’appeler la “littérature érotique”». Il était organisé en six «thèmes» : La littérature érotique; Le roman sociologique; Le roman d’horreur et le polar; Les ouvrages explorant et analysant le désir pédophile; Les récits-témoignages de violence sexuelle; Les journaux d’écrivains. «Il s’agit d’une recension à l’évidence non exhaustive, puisqu’elle traite exclusivement de la littérature en langue française, d’ouvrages contenant des passages comportant des éléments pédopornographiques, dans le sens où on y trouve des descriptions d’activités sexuelles avec des personnes de moins de dix-huit ans.»

Pour le Siècle des lumières, dans la première catégorie, apparaissent «les écrits de Donatien Alphonse François de Sade, dit Le Marquis de Sade (1740-1814), ceux de Nicolas Edne [sic] Restif de La Bretonne (1798)».

Qui peut encore douter de l’actualité de la littérature du XVIIIe siècle ?

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