Il arrive à l’Oreille tendue de suivre des matchs de hockey à la radio. Elle écoute alors les descriptions de Martin McGuire et les commentaires de Dany Dubé sur les ondes de la station 98,5.
Elle s’étonne toujours d’entendre des expressions comme tir poignet (au lieu de tir du poignet), tir revers (au lieu de tir du revers), mettre pression (au lieu de mettre de la pression) ou maintenir pression (au lieu de maintenir la pression).
S’agit-il d’un souci d’économie ? On pourrait le croire : tir poignet est un brin plus court que tir du poignet. Même calcul pour mettre pression et maintenir pression. Cela ne marche toutefois pas avec tir revers : c’est plus court que tir du revers, certes, mais c’est plus long que revers, qui, employé tout seul, est commun.
Pourquoi alors ? Pour se singulariser ? Ce ne serait pas la première fois.
P.-S. — Un esprit mal tourné pourrait avancer que tir poignet est un calque de l’anglais (wrist shot). L’Oreille n’a pas l’esprit mal tourné.
P.-P.-S. — Selon le Petit Robert (édition numérique de 2014), dribler signifie «Courir en poussant devant soi (le ballon), du pied (football) ou de la main (basketball) sans en perdre le contrôle.» Martin McGuire donne de l’extension à ce verbe, qu’il est un des rares (le seul ?) à employer pour parler du joueur qui contrôle la rondelle, voire qui tricote. C’est bien vu.
P.-P.-P.-S. — Pour découvrir les conditions de travail de McGuire et Dubé, on lira avec profit le texte de Biz, du groupe Loco Locass, paru dans le Devoir du 20 novembre 2013, «McGuire et Dubé, deux hémisphères d’un même cerveau».
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J’adore McGuire-Dubé. Mais quelques irritants :
– Margoulette, pas marboulette.
– Réceptionner la passe, au lieu de la recevoir.
D’ignorer que rôder n’est pas roder.