Uniforme oblige, les arbitres, au hockey, sont des zèbres. Ils ont un sifflet pour annoncer les punitions, dont ils se servent inégalement. Plus la saison avance, et plus un match avance, et moins ils l’utilisent, même quand les infractions sont évidentes. Pourquoi ? Ils veulent laisser jouer. Cela s’appelle ranger son sifflet.
Au football (au soccer), quand un arbitre (non zébré) laisse jouer, c’est que l’équipe A a péché contre l’équipe B, que l’équipe B a toujours la balle et que l’arbitre n’arrêtera pas le jeu — même s’il y a faute —, histoire de ne pas priver cette équipe B de l’avantage qu’elle pourrait avoir.
Sur la glace, en laissant jouer, en n’intervenant pas lorsqu’il le devrait, l’arbitre ne fait pas son travail. Sur la pelouse, en laissant jouer, il le fait.
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Dans le jargon des « footeux », on dit plutôt « laisser l’avantage ». Il ne s’agit pas d’une « règle », mais c’est à la discrétion de l’arbitre. (Voir Franck Annese, Jean Damien Lesay, À mort l’arbitre, Paris, Calman-Levy, 2007, sous-chapitre intitulé « Jouissance de l’avantage et sentiment de justice »).
Merci de cette précision. Les commentateurs québécois, eux, utilisent parfois laisser l’avantage, mais, le plus souvent, ils préfèrent laisser jouer. Contamination du vocabulaire du hockey ?