Depuis quelques semaines, l’entreprise Rona diffuse une publicité bricololinguistique :
Au Québec on parle la réno
Mais quand on magasine en ligne
C’est comme parler à un mur
Rona présente
La langue de la réno
Rona a donné un cours de langue à son site
Pis maintenant on se comprend
Et si y’en manque on va les ajouter
On y entend des clients formuler des recherches à haute voix, recherches qui ne mènent à rien d’utile dans les moteurs de recherche. En effet, les mots washeur, gun à cauking ou long nose (les pinces, bien sûr) ne sont guère utiles pour qui travaille en français (oui, ces personnes travaillent en français, même si elles utilisent des anglicismes).
Rona a donc programmé son site Web pour aider ses utilisateurs qui ne connaissent pas le nom d’un produit en français. On voit même défiler du code HTML à l’écran !
Et ça marche : washeur mène à plusieurs types de rondelle, gun à cauking à pistolet à calfeutrer et long nose à pince à bec long. On tient même compte de la prononciation québécoise et de l’orthographe qu’on lui associe (washer => washeur).
On pourra reprocher à Rona de favoriser l’anglicisation du Québec ou, au contraire, de permettre à ses utilisateurs de trouver des mots français qu’ils ignorent.
Il s’agit d’un cas classique de bucket à moitié vide ou à moitié plein.
P.-S.—Vous avez raison : ce n’est pas la première fois que l’Oreille tendue parle de rénovation.
Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.
Pour ma part, j’écrirais plutôt « caulking » au lieu de « cauking »
L’Oreille aussi, mais pas Rona.
Rona aura donc osé le cauking? Hé bien (comme dirait Pierre Houde)…
Merci pour ce billet aussi instructif que divertissant. J’approuve cette initiative; j’ai tendance à y voir un bucket à moitié plein.