Des nouvelles de l’imprimerie

Benoît Melançon, l’Oreille tendue, 2016, couverture

Si tout va comme prévu, l’Oreille tendue : le livre arrivera aujourd’hui de l’imprimerie et sera en librairie au début de la semaine prochaine.

Au cours des dernières semaines, vous avez pu découvrir sa couverture (signée Samuel Cantin), sa quatrième de couverture et sa bande-annonce.

Ci-dessous, son avant-propos.

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L’Oreille tendue est née le 14 juin 2009. Ma vie numérique était intense depuis plusieurs années, mais, jusque-là, je n’avais pas trouvé l’approche qui me permettrait de créer un blogue.

J’ai pourtant utilisé, au fil des âges numériques, au moins quatre formats de disquettes. J’ai eu des adresses de courriel, dès la fin des années 1980, sur aol.com et sur compuserve.com, puis sur un serveur universitaire à partir de 1991. L’année suivante, de Paris, j’ai lancé une bibliographie numérique sur le XVIIIe siècle à partir d’un Minitel branché à Internet (si, si). J’ai monté mes premières pages Web, dans un éditeur de texte, presque au moment même de l’apparition d’Internet pour le grand public. J’ai publié un livre sur le courrier électronique, Sevigne@Internet, en 1996, fruit d’une conférence de l’année précédente. Le 18 mars 1997, je donnais pour la première fois une séance de cours, à l’Université de Montréal, sur «Informatique et littérature» (j’ai été reçu assez fraîchement). J’ai géré — les plus vieux se souviendront peut-être de la chose — un site gopher pendant quelques années. Bref, mes expériences numériques étaient nombreuses et anciennes, mais il m’en manquait une.

C’est en dirigeant un mémoire de maîtrise à l’Université de Montréal que j’ai découvert les deux principes qui allaient me permettre de bloguer. Ce mémoire, «Du blogue au livre. Réflexions sur la nature générique du blogue», ne portait pas stricto sensu sur le blogue, mais sur la transformation en livres du contenu de trois blogues québécois. Son auteur, Éric Vignola, y formulait deux hypothèses : que les blogues qui durent proposent très régulièrement de nouveaux textes; que ces blogues ont une thématique forte.

Pour moi, cette thématique serait la langue, et la périodicité, pendant plusieurs années, quotidienne. Je pouvais devenir blogueur. À ces deux principes fondateurs, un troisième s’est rapidement ajouté : un personnage y parlerait, l’Oreille tendue; ce serait moi sans être moi, l’enseigne à laquelle je logerais.

Pourquoi m’obliger à écrire tous les jours ? Au moment de lancer mon blogue, j’occupais des postes de direction dans mon université. Pour écrire autre chose que de la prose administrative, rien de tel qu’une obligation comme celle-là. (Cela va sans dire : écrire rend heureux.)

Avoir une thématique forte, en l’occurrence les questions de langue, surtout au Québec, mais pas uniquement, n’interdit pas d’aborder d’autres sujets. L’Oreille tendue parle donc aussi de sport et de culture, de politique, d’actualité, de livres.

Les pages qui suivent reprennent quelques-uns des 2797 textes publiés à ce jour sur mon blogue. Des ensembles de textes ont été complètement laissés de côté : les citations, les portraits choisis, les annonces autopromotionnelles, les entrées collées sur l’actualité, les néologismes et leurs définitions, les bibliographies, les entrées de mon dictionnaire personnel de rhétorique. Il en va de même pour ceux déjà repris sous forme de livre, dans Langue de puck. Abécédaire du hockey (2014), puis dans Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue) (2015). Le blogue est illustré; pas ce livre. En ligne, il y a des commentaires des lecteurs; point ici. L’Oreille tendue s’appuie souvent sur le Dictionnaire québécois instantané que j’ai cosigné avec Pierre Popovic (2004); quand c’est le cas, je n’ai généralement pas retenu ces textes.

Les textes conservés ont été regroupés thématiquement et, très souvent, réécrits, découpés, réorganisés, augmentés, sans que soit retenue leur date de parution initiale. Ils devraient donner une idée du contenu de L’Oreille tendue, mais sans s’y substituer. Un blogue, ce n’est pas un livre. Ce livre n’est pas mon blogue.

Benoît Melançon
31 août 2016

 

Références

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Melançon, Benoît, Épistol@rités, Saint-Cyr sur Loire, publie.net, coll. «Washing Machine», 2013. Édition numérique. Recueil de trois textes : Sevigne@Internet. Remarques sur le courrier électronique et la lettre (1996), «Postface inédite : Quinze ans plus tard» (2011) et «Épistol@rités, d’aujourd’hui à hier» (2011). http://www.publie.net/fr/ebook/9782814506602/epistol@rites

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Melançon, Benoît, l’Oreille tendue, Montréal, Del Busso éditeur, 2016, 411 p.

Vignola, Éric, «Du blogue au livre. Réflexions sur la nature générique du blogue», Montréal, Université de Montréal, mémoire de maîtrise, juillet 2009, x/114 p. https://doi.org/1866/3754

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