Le Réseau de transport de la Capitale — il s’agit évidemment de Québec — est en campagne publicitaire.
Celle-ci permet de rappeler une fois de plus la forte présence du tutoiement dans la publicité québécoise : «ton quotidien», «essaie-le».
Elle donne l’occasion d’indiquer au non-autochtone que le mot bus au Québec rime parfois avec prépuce (le busse), mais aussi avec crosse (le bosse). Par ailleurs, le verbe bosser désigne moins le travail («T’as intérêt à bosser») que le fait de donner des ordres («Arrête de me bosser»).
Cette campagne publicitaire oblige surtout à se poser une question : que fait là le mot «bus» ? Est-il simplement juxtaposé à «ton quotidien» ? Faut-il plutôt l’entendre comme un verbe, ce qui nécessiterait la prononciation en –osse ? Busse ton quotidien n’aurait, en effet, aucun sens. Bosse ton quotidien, guère plus, objectera-t-on, mais ce ne serait pas la première fois qu’un publicitaire sacrifierait le sens à un effet de manche.
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N’oublions pas que le « bus » change de genre dans la Capitale, et est alors inexplicablement féminin (« J’ai pris la bus »). Et si je ne m’abuse, à Québec, le mot rime généralement avec puce (peut être parce que «la bosse» pourrait alors porter à confusion?)…
Je trouve cette publicité très moche. Quant à la présence du mot «bus», peut-être que le concepteur l’entendait comme le verbe «booster»?
Après le terrible « bac moi! » (https://oreilletendue.com/2010/09/18/tu-vis-une-epoque-formidable/), ce « bus ton quotidien » semble être le signe alarmant de l’émergence d’une nouvelle forme d’expression…
Mais quelque chose de plus rend fou dans cette pub : « Essaie-le c’est gratuit ». Ponctuation? S’il vous plaît?