L’an dernier, l’Oreille tendue publiait un livre, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue). Il y a quelques semaines, Marc Cassivi faisait paraître Mauvaise langue. Sur le site de la revue Argument, Jean Delisle, professeur émérite à l’École de traduction et d’interprétation de l’Université d’Ottawa, rend compte des deux ouvrages. Il a des reproches, et plusieurs, à leur adresser. (L’Oreille tendue ne partage pas ces reproches. Marc Cassivi non plus.)
À un moment, il pose une excellente question :
Combien d’étudiants québécois ne vont pas poursuivre leurs études en France parce qu’ils se sentent linguistiquement complexés ? Combien préfèrent étudier dans des manuels anglais, de crainte de ne pas comprendre la terminologie française ? Combien sont gênés d’écrire un simple courriel parce qu’ils savent que leur message sera truffé de fautes ? Combien sont incapables d’écrire une lettre pour revendiquer des droits ? Combien sont gênés de parler français devant un auditoire ? Combien remettent leurs travaux en anglais ou vont au cégep anglais, par insécurité linguistique ? Combien en Ontario abdiquent et s’assimilent, s’estimant incapables de parler convenablement la langue de leurs parents ? Combien choisissent les écoles anglaises pour la même raison ?
Oui, en effet : combien ?
Références
Cassivi, Marc, Mauvaise langue, Montréal, Somme toute, 2016, 101 p.
Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.
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