«Aucun son. Depuis l’intérieur, on n’entend même plus le crépitement de l’incendie. Sabrina répète le prénom de Romane en traversant les pièces vides du rez-de-chaussée. Une cuisine vide. Un bureau vide. Une salle de bains vide. Elle s’interrompt par moment pour tendre l’oreille. Si Romane est bâillonnée, sa voix est peut-être étouffée. Dans le salon, où de l’air chaud s’engouffre par la porte-fenêtre brisée, Alexeï a le menton posé sur la poitrine, les mains et les pieds liés. “C’est juste un petit bobo”, pense Sabrina, avant de réaliser que cela n’a aucun sens. Aucun petit pansement ne sauvera plus le jeune homme.»
Tristan Saule [pseudonyme de Grégoire Courtois], Et puis on aura vu la mer. Roman. Chroniques de la place carrée. IV, Montréal, Le Quartanier, coll. «Parallèle», 05, 2024, 341 p., p. 321
P.-S.—L’Oreille tendue apprécie fort le travail de cet auteur. Voir ceci, par exemple.
Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.