Canidé dégarni

16 mai, «Journée mondiale des chiens pas de médaille»

Dans le français populaire du Québec, le chien pas de médaille peut désigner, péjorativement, une personne. La référence à l’animalité (chien) et à ce qui lui manquerait (la médaille) n’augure rien de bon.

C’est à cela que pense Léandre Bergeron en 1980 : «Être un chien-pas-d’médaille», «Être un tout-nu-dans-à-rue» (p. 315, sous «médaille»).

Il fallait Serge Bouchard pour réhabiliter ce canidé dégarni. C’est dans Un café avec Marie :

Pour le chien que l’on promène, la liberté n’est plus la liberté, c’est devenu un jeu, un loisir, un exercice pour garder la forme. Sa liberté est une distraction bien encadrée. Car le chien véritablement libre deviendrait vite un chien-loup, c’est-à-dire un chien perdu pour la société cultivée, un authentique chien “pas de médaille”. Il irait où il veut (p. 155-156).

La pauvreté n’empêche pas la liberté.

 

Références

Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, 1980, 574 p.

Bouchard, Serge, Un café avec Marie, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 2021, 270 p.

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