«Charest dégage.»
Pancarte, Verdun, 24 mai 2012
Laurent d’Ursel est un artiste belge. On lui droit le dégagisme, une «sorte de mouvement qui promeut la manifestation comme forme d’art contemporain», explique le site OWNI.
Afin de parvenir à ses fins, d’Ursel a édicté des «règles très précises : il faut des flics, une autorisation, un slogan et des concepts. Il faut que ça soit un peu chiant, comme toute manif.»
Cela s’applique parfaitement à la situation actuelle au Québec et à sa passion subite pour les casseroles frappées en public.
Les percussionnistes en extérieur sont souvent encadrés de policiers.
En vertu de la loi 78, ils auraient dû donner à ceux-ci l’itinéraire de leur manifestation, afin d’obtenir une autorisation.
Ils ont un slogan : «La loi 78, on s’en câlisse.»
Ils s’appuient sur des concepts : non-violence, participation populaire, nécessité de se faire entendre (littéralement) de leurs dirigeants, volonté de changer la politique, etc.
Leurs sonorités et leurs déplacements peuvent, à l’occasion, faire chier le badaud.
Cela étant, on casserolerait pour la bonne cause. Pour le dire comme Sartre, le dégagisme — donc le casserolisme — est un humanisme.
P.-S. — C’est, encore une fois, comme pour les verbes et les fleurs de rhétorique, une affaire de fesses. On n’en sort pas.
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Oui, le casserolisme est un humanisme et une affaire de fesses, ô dégagistes québécois pas du tout cois! On va en parler dans « Le dégagisme du manifeste », la suite de notre « Manifeste du dégagisme » : voir : http://www.manifestement.be/degagisme.htm. Bon tintamarre! Laurent