Lire ceci dans le Devoir du 26 septembre 2012 : «Québec ne se lancera pas dans les fusions-défusions» (p. A5). Et ressentir du chagrin.
Il faut savoir que «la saga des fusions-défusions» a beaucoup occupé les médias québécois il y a quelques années. En voici une définition tirée d’un texte publié par l’Oreille tendue en 2005 :
Psychodrame qui secoue la politique municipale à Montréal, dans la vieille capitale (Québec), dans le 450 et dans les régions. Il y avait des villes autonomes; on les fusionna, ce qui aurait dû entraîner un fort courant d’adhésion; devenues simples arrondissements ou secteurs de mégavilles, elles furent rapidement menacées de défusion, au grand désespoir des profusionnistes; quelqu’un proposa alors de parler de démembrement; on en arriva finalement à une consultation sur la réorganisation municipale, la décentralisation et la déconcentration; à la suite de référendums, quelques villes furent démembrées et d’autres restèrent fusionnées; il est possible qu’un jour toutes soient reconstituées en agglomérations. Ce n’est pas sans créer un brin de confusion.
On le voit : les fusions-défusions, à défaut de faire l’unanimité politique, faisaient le bonheur des observateurs de la langue. On aurait aimé en profiter encore. Il faudra plutôt en vivre le deuil.
P.-S. — Outre les mots énumérés ci-dessus, il y eut aussi, entre autres créations lexicales, défusionner, défusionniste, défusionnel, défusionnisme, dédéfusion.
Référence
Melançon, Benoît, «La glande grammaticale suivi d’un Petit lexique (surtout) montréalais», Cités. Philosophie. Politique. Histoire, 23, 2005, p. 233-241. https://doi.org/10.3917/cite.023.0233; https://doi.org/10.3917/cite.023.0238
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3 réponses sur “Affliction de l’Oreille”