Les zeugmes du dimanche matin et d’Hector Fabre

Hector Fabre, Chroniques, éd. de 2007, couverture

«C’est là une des faces du progrès alarmant du luxe parmi nous. Hélas ! les robes d’indienne s’en vont; il n’y a que les hommes qui les aiment; que quelques fidèles qui en aient le fanatisme. Comme c’est joli pourtant les robes d’indienne ! comme c’est frais, léger, charmant ! C’est la toilette de quinze ans, c’est la robe que l’on a mise à tous ses rêves de clerc et de rimailleur; c’est la toilette de la gaîté, de l’insouciance, de la jeunesse ! toutes les héroïnes que nous avons logées dans notre cœur et dans une chaumière, (à l’âge où l’on croit aux chaumières) portaient des robes d’indienne; celles qui ont eu les primeurs de nos cœurs, la première fleur de notre imagination, portaient des robes d’indienne» («Bals d’enfants», 15 janvier 1862, p. 43-48, p. 46).

«Un de nos jeunes volontaires aimait d’amour tendre une charmante héritière, qui habite le faubourg St. Louis. Il était épris de ses beaux yeux et des souvenirs, sous forme de rentes, que laisserait en quittant ce monde son futur beau-père» («L’invasion fénienne», 9 mars 1866, p. 74-84, p. 80).

Le piano «écrase les gens qui le portent. On les voit prêts à succomber sous le poids de l’harmonie condensée, et les notes ne bougent pas; mais enfin un vigoureux coup d’épaule, semblable à ce cri suprême que pousse un chanteur pour rattraper l’air qui s’en va, sauve la situation et le piano» («Les déménagements», 10 mai 1866, p. 85-89, p. 88).

Hector Fabre, Chroniques, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact classique», 189, 2007, 302 p. Postface, chronologie et bibliographie de Gilles Marcotte.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

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