Soit les deux phrases suivantes :
«Ouais, mais comme ça risque d’être difficile à entendre, je vais y aller d’un coup sec. Comme quand on enlève un plaster à un enfant, OK ?» (Un lien familial, p. 230)
«Ça s’est transformé en mal de cœur, la sueur s’est épaissie, c’est maintenant une sorte de colle écœurante, il s’arrache de son lit comme s’il était un gros plaster» (Jeux d’eau, p. 97).
Plaster, donc. Au Québec, dans le français populaire, ce mot désigne le pansement (adhésif), le sparadrap, le diachylon.
Quand il faut s’en débarrasser, il faut s’en débarrasser, sans s’apitoyer sur son sort.
Allez-y. Tirez.
P.-S.—La prononciation plasteur est largement attestée. Pierre Corbeil propose pla’stœrr (p. 77).
P.-P.-S.—Certains, pour rappeler que le mot vient de l’anglais, le mettent en italique. Dans un roman (québécois), ça se discute.
P.-P.-P.-S.—Au sujet de diachylon, le dictionnaire numérique Usito a deux remarques intéressantes. D’usage : «L’emploi de diachylon est sorti de l’usage en France.» De prononciation : «Ce mot, prononcé autrefois [diachilon] en France, y est aujourd’hui prononcé [diakilon].» (Au Québec, à vue d’oreille, c’est la première prononciation qui domine encore aujourd’hui.)
Références
Bismuth, Nadine, Un lien familial. Roman, Montréal, Boréal, 2018, 317 p.
Corbeil, Pierre, Canadian French for Better Travel, Montréal, Ulysse, 2011 (troisième édition), 186 p. Ill.
Grégoire, Julien, Jeux d’eau. Roman, Montréal, Del Busso éditeur, 2021, 212 p.
Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.