Ils se trouvent dans le poème «Cantouque du mauvais jour» (p. 50-52) du recueil les Cantouques (1967) :
et la taverne du coin
par la draffe d’air et celles qu’on boit (éd. de 1971, p. 50)
Godin évoque un lieu masculin : la loi a réservé les tavernes québécoises aux hommes jusqu’en 1979; dans les faits, elles mettront encore quelques années à toutes s’ouvrir aux femmes.
Le poète donne un bel exemple de diaphore : «On répète un mot déjà employé en lui donnant une nouvelle nuance de signification», dixit le Gradus de Bernard Dupriez (éd. de 1980, p. 155). Pour des masses d’autres exemples, vous pouvez aller ici.
Godin parle d’abord des courants d’air qui circulent dans les tavernes : voilà sa première draffe.
Les secondes se boivent : la bière en fût est de la draffe (on entend aussi draft).
À la taverne, il y a (eu) de l’anglais : draught et on draught (draft et on draft aux États-Unis).
Puis il y a eu de la poésie.
Références
Dupriez, Bernard, Gradus. Les procédés littéraires (Dictionnaire), Paris, Union générale d’éditions, coll. «10/18», 1370, 1980, 541 p.
Godin, Gérald, les Cantouques. Poèmes en langue verte, populaire et quelquefois française, Montréal, Parti pris, coll. «Paroles», 10, 1971, 52 p. Édition originale : 1967.
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