L’Oreille tendue est épistologue (elle s’intéresse à l’épistolarité). Elle est fils. Ces deux traits expliquent son plaisir à découvrir le titre suivant dans la Presse+ du 24 décembre 2014 : «Pas de quoi écrire à sa mère.»
Au Québec, cette expression a le sens de Voilà quelque chose de peu d’importance ou Voilà quelque chose dont il n’y a pas lieu de se vanter, et c’est une des expressions qu’affectionne la mère de l’Oreille. (Il y en a d’autres.)
Devrait-elle lui écrire pour le lui rappeler ?
[Complément du 1er mars 2016]
Légère variation, dans les nouvelles du sport du même journal ce matin : «Le Canadien a aussi conclu hier une transaction mineure entre joueurs de quatrième trio : Devante Smith-Pelly pour Stefan Matteau. Rien pour écrire à sa mère.»
[Complément du 4 novembre 2018]
Exemple romanesque, dans Iphigénie en Haute-Ville. Roman à l’eau de rose (2006), de François Blais : «Pour en venir à votre seconde question, que se passe-t-il de bon maintenant, à Grand-Mère, cent six ans exactement après les événements ci-dessus relatés ? Rien pour écrire à sa mère, je dois dire» (p. 77).
[Complément du 10 novembre 2022]
Existe pour d’autres modes de communication : «rien pour appeler sa mère» (Correlieu, p. 54).
Références
Blais, François, Iphigénie en Haute-Ville. Roman à l’eau de rose, Québec, L’instant même, 2006, 200 p.
La Rocque, Sébastien, Correlieu. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2022, 192 p.
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